Et là, littéralement, le monde s’arrête.

Quelques semaines à peine plus tard, sirène de pompiers sur mon répondeur que j’écoute machinalement en sortant de réunion …


« Votre maman a eu un accident. Elle va peut-être devoir être opérée à cerveau ouvert dans quelques heures … »


Et là,

littéralement,

le monde s’arrête.


Rien que de l’écrire 6 ans après, l’émotion monte.


On me demande de rester à Paris tant qu’on ne sait pas dans quel hôpital elle va être transférée. Marseille ou Clermont-Ferrand. J’appelle ma soeur pour lui annoncer ce que je n’imaginais pas lui annoncer un jour.


Je suis là, dans ma petite robe et mes talons aiguilles.


Mes incroyables collègues m’entourent avec une attention qui me bouleverse et pourtant en attendant d’être rappelée, le bon petit soldat que je suis … décide de finir les slides du projet important qu’elle ne présentera vraisemblablement pas 48h plus tard devant sa direction.


Avec le recul, je me demande encore ce qui a guidé cette décision absurde.
Un excès de professionnalisme mal placé, tellement j’étais formatée ? Un besoin de concentrer mon esprit sur autre chose que l’image de ma maman dans un état potentiellement irréversible ?


Je me revois traverser le couloir, rentrer dans le bureau de mon boss, lui annoncer que j’allais devoir m’absenter pour une durée indéterminée … mais qu’il ne doit pas s’inquiéter, que j’ai fini la présentation. Et ne plus réussir à retenir les larmes que je refoulais depuis 2 heures.


Clermont-Ferrand. Pas de train avant des heures.


Une de mes amies me demande si je suis en état de conduire.
Et me tend les clés de sa voiture.


Des semaines plus tard, ma maman a quitté l’hôpital. Et moi, j’ai quitté mon boulot.


Enfin non ... il s’est passé encore un mois, et quelques belles synchronicités, entre ces deux étapes.
À suivre

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