Là-bas
Et finalement, ce n’est pas une nuit que je passe dans ce hamac, mais toute la semaine avant de rejoindre mon amie Margaux. La douche valait le détour également, comme tu vois.
Auprès de ces êtres qui vivent au plus près de la vie,
je me sens bien.
Auprès de ces êtres aux yeux qui pétillent, au coeur grand ouvert,
je me sens moi.
Là-bas, personne ne porte de montre.
Là-bas, on vit au rythme du soleil, des saisons et des étoiles.
Là-bas, au-delà de la langue maternelle de chacun, un langage fraternel commun se crée.
Là-bas, on est heureux de partager un instant de convivialité, une discussion coeur à coeur, pour une heure ou quelques jours selon la durée de séjour de chacun.
Mes discussions les plus transformatrices sont celles que j’aurais avec Facundo. Avant, il était graphiste quelque part en Argentine. Maintenant, il accompagne les gens pour de belles excursions dans les Lençois.
Non pas que tout quitter ou tout chambouler dans sa vie soit le Saint Graal absolu, ne me comprenez pas mal hein.
D’ailleurs là bas, ce n’est pas (encore) de ça dont il s’agit pour moi. Mais doucement, je réalise que la vie que je mène ne m’apporte pas le genre de satisfaction sublime, mystique des instants que j’expérimente là-bas.
Que je cours, plus par habitude que par vrai choix réfléchi, après des choses qui n’ont pas de valeur à mes yeux (j’ai envie d’écrire « à mon coeur ») et qui n’en auraient aucune si je devais mourir la semaine suivante (l’accident de ma mère est encore fort présent, évidemment).
Que je suis bien lancée sur l’autoroute de la vie mais que je me laisse conduire, en mode totalement automatique, sans réelle intention ou conscience.
Il y a d’ailleurs eu ce moment marquant pour moi où l’on me demande finalement ce que je fais dans la vie...
Suite au prochain article : “Terre inconnue ”